Gérard Larcher épingle le lobby des pesticides Phytéis pour manquement à son devoir de probité
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a mis en demeure le lobbyiste Phyteis, représentant les intérêts de 19 fabricants de pesticides, pour avoir manqué à son devoir de probité. Il est reproché à Phyteis d’avoir fourni des chiffres surévalués sur la disparition d’emplois due à l’interdiction de certains pesticides par la loi Egalim de 2018.
Une première mise en demeure pour manquement au devoir de probité
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a “mis en demeure” mercredi le lobbyiste Phyteis, qui représente les intérêts de 19 fabricants de pesticides, pour avoir “manqué à son devoir de probité” dans ses contacts avec les sénateurs. Cette procédure n’entraîne pas de sanction pénale, mais est rendue publique selon la pratique du “name and shame”.
La loi Egalim de 2018 en cause
La loi Egalim de 2018 interdisait en France la fabrication de certains pesticides destinés à l’export hors Union Européenne. En réaction, Phyteis avait contacté plusieurs sénateurs en 2019 lors de l’élaboration de la loi “Pacte”, en fournissant des chiffres alarmants. Selon le lobbyiste, l’interdiction des pesticides menaçait 2 700 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects.
Un “chantage à l’emploi”
Les investigations menées par le Comité de déontologie parlementaire du Sénat ont révélé que les chiffres avancés par Phyteis étaient largement surévalués. Il a été conclu que Phyteis a “manqué de rigueur et de prudence” dans ses contacts avec les sénateurs. Le lobbyiste n’a pas été en mesure d’expliquer de manière objective et chiffrée son évaluation du nombre d’emplois menacés.
Phytéis n’a pas hésité à user d’un chantage à l’emploi fondé sur une méthodologie fantaisiste pour protéger ses affaires, au mépris de la santé publique et de l’environnement.
– Transparency International France, Les Amis de la Terre France, Foodwatch France et l’Institut Veblen dans un communiqué.
Une décision forte pour les lobbys
Cette mise en demeure publique constitue un précédent et envoie un signal fort à l’encontre de tous les lobbys. Les organisations ayant signalé l’affaire, à savoir Transparency International France, Les Amis de la Terre France, Foodwatch France et l’Institut Veblen, se félicitent de cette décision.
Pas de conséquences législatives
Malgré les efforts de Phyteis, les amendements visant à supprimer la mesure d’interdiction de production, de stockage et de circulation de certains produits phytopharmaceutiques prévue par la loi Egalim du 30 octobre 2018 ont finalement été censurés par le Conseil Constitutionnel. Cette décision a été prise en considération des enjeux environnementaux et de santé publique, préservant ainsi l’objectif initial de la loi Egalim de réduire l’usage de pesticides et d’encourager une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.
Nouvelles mesures pour soutenir l’agriculture durable
Face à la décision du Conseil Constitutionnel, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour accompagner les agriculteurs dans la transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Ces mesures incluent des aides financières, des formations et un accompagnement technique pour aider les agriculteurs à adopter des alternatives aux pesticides interdits par la loi Egalim.
Innovation et collaboration entre les acteurs du secteur
L’un des principaux axes de ces nouvelles mesures est le développement et la promotion de technologies innovantes dans le domaine de la protection des cultures. Le gouvernement encourage la collaboration entre les acteurs du secteur, notamment les chercheurs, les entreprises de l’agroalimentaire et les agriculteurs, pour mettre en place des solutions efficaces et durables. Ces partenariats permettront de partager les connaissances et les compétences pour assurer une transition réussie vers une agriculture plus verte.
Implication des consommateurs et sensibilisation
Parallèlement aux mesures prises en faveur des agriculteurs, le gouvernement souhaite également impliquer les consommateurs dans cette démarche. Des campagnes de sensibilisation seront mises en place pour promouvoir les produits issus de l’agriculture durable et inciter les consommateurs à adopter des habitudes de consommation plus responsables.
Notre avis
Nous saluons les efforts du gouvernement pour accompagner les agriculteurs dans cette transition et pour soutenir une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Les nouvelles mesures annoncées, axées sur l’innovation et la collaboration, devraient contribuer à accélérer le changement de pratiques dans le secteur agricole. La sensibilisation des consommateurs est également un point essentiel pour assurer la réussite de cette démarche, car leur engagement en faveur des produits issus de l’agriculture durable est indispensable pour soutenir les producteurs engagés dans cette voie.
À retenir : Mesures législatives et accompagnement de l’agriculture durable
🌱 Décision du Conseil Constitutionnel de maintenir l’interdiction de certains pesticides
👨🌾 Nouvelles mesures pour soutenir les agriculteurs dans la transition vers des pratiques plus écologiques
🚀 Innovation et collaboration entre les acteurs du secteur pour développer des alternatives durables
🛒 Sensibilisation et implication des consommateurs dans la démarche d’agriculture durable
En définitive, l’adoption d’une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement est un enjeu majeur pour notre société. Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement, alliant innovation et collaboration, représentent un pas important vers la réalisation de cet objectif. Il appartient désormais à l’ensemble des acteurs, des producteurs aux consommateurs, de s’engager dans cette voie pour préserver notre planète et notre santé.